TV
Infos   /   A La Une   /   Europe   /   L’INFO EN CONTINU

France: la loi immigration met en cause le droit des étrangers

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une vue d'un camp des immigrés en situation irrégulière en France. ©AFP

Le projet de loi sur l’immigration a provoqué la colère des partis d’opposition, notamment celle de la droite et de l’extrême droite, de l’aile gauche de l’hémicycle, mais aussi de Human Rights Watch (HRW).

Le ministre français de l’Intérieur a dévoilé mercredi 2 novembre le projet de loi immigration dont le contenu doit être débattu début 2023.

Selon le locataire du Beauvau, Gérard Darmanin, le texte qui sera soumis au vote des législateurs, prévoit notamment la régularisation de sans-papiers pour leur permettre de travailler dans « les métiers en tension ».

Le gouvernement allègue que l’objectif est de régulariser les étrangers en situation irrégulière. « On veut dans le même temps, favoriser l’intégration, l’insertion par le travail », a ainsi expliqué la cheffe de Matignon.

« Il y a un tas de boulots, il faut bien le dire, il n’y a que les immigrés pour le faire », dit le maire de Bézier, Robert Ménard, se disant pour une immigration choisie.

Or, Jean-Luc Mélenchon, chef du parti d’opposition « La France insoumise », a qualifié de brutal ce comportement envers les immigrés.

Les détracteurs du président Emmanuel Macron estiment pour certains que le projet de loi contesté entend accélérer le plan d’expulsion des immigrés et augmenter le nombre de personnes expulsées tandis que d’autres faisant partie de l’extrême-droit le considèrent comme une mise en scène visant à les satisfaire et les inciter à voter pour.

Pour rappel, l’extrême-droit en France se montre dur envers les immigrants. Jeudi 3 novembre, un député du Rassemblement national a crié au sein de l’Assemblée nationale « retournez en Afrique » à l’adresse du député LFI, Carlos Martens Bilongo, d’origine africaine, lorsque ce dernier avait la parole et interpellait l’exécutif sur la situation de migrants en Méditerranée.

L’Assemblée nationale française, dans un geste rare, a voté l’exclusion pendant 15 jours de l’assistance de Grégoire de Fournas aux sessions parlementaires et la réduction de la moitié de sa rémunération pendant deux mois, la sanction maximale possible en vertu des règles du parlement.

Pour écouter : Macron: échec sur tous les fronts

Conformément au projet de loi, ceux dont les demandes d’asile ont été rejetées et qui attendent d’être expulsés seront détenus jusqu’à 90 jours, soit le double de la période de 45 jours prévue par la loi précédente. Le gouvernement prévoyait de porter ce délai à 135 jours.

Les enfants seront gardés au centre de détention avec leurs familles. 275 personnes n’ayant pas eu l’âge légal ont été détenues dans les centres de détention en France.

L’opposition extrême-gauche à l’Assemblée nationale a protesté contre le fait que les immigrés seront traités comme des criminels dans le cadre ce projet de loi.

Human Rights Watch souligne par ailleurs que raccourcir le délai de dépôt des demandes d’asile va à rebours des droits des personnes les plus vulnérables. Selon ledit groupe, ce projet de loi rend par ailleurs impossible l’accès à l’aide sociale aux immigrés.

Les sans-papiers sceptiques sur la mesure de régularisation

Si au départ, l’annonce d’une possibilité de régularisation sur des critères professionnels a pu susciter l’engouement du côté des principaux concernés, les précisions de Darmanin sont venues doucher leurs espoirs, a estimé un reporter d'Anadolu depuis Nice.

Abdelhak, arrivé du Maroc à Nice il y a quatre ans, est toujours en situation irrégulière, et fait l’objet d’une OQTF depuis plus d’un an.

Il exerce, à son compte, une activité de mécanicien et dispose de revenus confortables pour assurer son quotidien.

« Au début quand tu entends ça et que tu es sous le coup d’une OQTF, tu te dis que c’est intéressant et que tu vas pouvoir souffler en vivant légalement, mais ensuite, vu les précisions, ce n’est même pas la peine d’essayer », souffle le trentenaire.

Il refuse "d’être utilisé" pour "combler les besoins des uns et des autres" et ensuite "être jeté dans un avion comme un indésirable".

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV